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“Le nombre de patients ayant été suivis représente un indicateur révélateur des besoins sur le territoire Sambre Avesnois, reconnu comme une zone prioritaire”

Le Centre Hospitalier du Pays d’Avesnes est inscrit dans la démarche Lieu de Santé Sans Tabac (LSST) depuis novembre 2018. Pourriez-vous nous expliquer votre rôle au sein de l’hôpital ?

En effet, le Centre Hospitalier du Pays d’Avesnes est inscrit depuis 2018 dans la démarche LSST à l’initiative de la direction et de mon prédécesseur au poste de chargée de projets. Mon arrivée en fin de projet à ce poste m’a permis de prendre connaissance de l’ensemble des actions menées au sein de l’établissement mais également sur le territoire.

 

"Au-delà de la prise de connaissance du projet, ma prise de fonction a permis un nouveau regard et des nouvelles perspectives dans le projet au-delà des 3 années de subvention dans le but de le rendre pérenne".

 

Qu’est-ce qui a motivé votre candidature à l’appel à projet 2018 ?

En tant qu’hôpital de proximité avec un service d’addictologie reconnu sur le territoire, c’est tout naturellement que nous avons souhaité entrer dans la démarche LSST. Adhérer à cette stratégie de prévention contre ce fléau de santé publique que représente le tabagisme était une évidence sur notre territoire pour les patients, les professionnels de santé et les usagers. Nous sommes les « promoteurs de la santé » et nous nous devons de montrer une certaine exemplarité.

 

"L’objectif est d’apporter une aide, un accompagnement auprès des patients et professionnels fumeurs tout en installant progressivement une politique institutionnelle de Lieu de Santé Sans Tabac afin de porter la démarche sur le territoire".

 

Avez-vous impliqué des partenaires dans cette démarche ? A quel moment les avez-vous mobilisés ?

Bien évidemment, tout au long du projet, nous avons collaboré avec de nombreux partenaires. Tout a commencé par l’évaluation en interne en faisant appel au RESPADD pour réaliser un état des lieux. Ensuite, une fois la démarche officialisée auprès de nos agents, nous avons collaboré avec notre réseau en addictologie en bénéficiant de l’accompagnement de la mission d’appui, d’autres établissements de santé avoisinants, des associations et les élus pour porter les actions.

 

J’ai bien en tête votre présentation concernant l’exposition des affiches. Pourriez-vous me faire part des autres actions phares et de vos succès ?

L’engouement autour de cette promotion de la santé, nous a permis de mener de beaux événements tels que : la mise en service de consultations en tabacologie gratuites sur le territoire, la course du souffle ouverte au grand public ou encore la réalisation de fresque avec nos patients, des temps forts de sensibilisation avec les maisons de santé, les maisons de quartier et établissements scolaires, la formation de nos professionnels de santé sur l’approche du tabac et l’entretien motivationnel.

 

 "La communication avec nos partenaires autour de la démarche LSST a permis de fédérer la stratégie de prévention au-delà de notre structure".

 

Sur quels indicateurs vous êtes-vous basés pour évaluer votre projet ?

Pour l’évaluation, comme pour tout projet, nous nous sommes basés dans un premier temps sur notre état des lieux en interne en comparant les résultats post projet en terme de subvention ARS.

Nous avons également mesuré l’impact de notre démarche en terme de personnes sensibilisées et nous concernant, la réussite de nos actions de prévention se retrouve sur plusieurs générations mobilisées.

In situ, nous avons établi une politique de Lieu de santé sans tabac avec la réalisation d’un seul point de rassemblement pour les fumeurs à l’écart des entrées tout en continuant d’accompagner nos professionnels à l’occasion de temps forts tout au long de l’année. La mise en place d’une signalétique encadrée par le projet nous donne satisfaction quant au civisme de chacun. Nous observons un respect de l’environnement et l’absence de fumeurs aux entrées de l’établissement.

Enfin, nous avons formé trois professionnels au DU tabacologie ayant permis la création d’une consultation en tabacologie avec suivi et prescription de substituts nicotiniques.

 

"Le nombre de patients ayant été suivis représente un indicateur révélateur des besoins sur le territoire Sambre Avesnois, reconnu comme une zone prioritaire".

 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Sur tout projet les difficultés sont liées principalement à la gestion du temps et à l’adhésion des professionnels et bénéficiaires. En effet, pour qu’un projet soit mené à bien, il faut fédérer et impliquer, rendre acteurs les professionnels et les bénéficiaires. Pour cela, il est primordial d’informer de façon régulière et de permettre aux agents de s’impliquer dans les projets institutionnels. Pour les bénéficiaires, il est nécessaire de mener des actions phares et divertissantes pour les intéresser et susciter leur intérêt.

 Au-delà de la crise sanitaire, dans le cadre de ce projet, nous avons été parfois confrontés aux réfractaires. Il est primordial dans une démarche LSST de parler d’accompagnement, d’aide pour fédérer autour du projet.

 

"En effet, il faut communiquer de façon très claire sur l’intention et les objectifs de la démarche LSST et ne pas laisser penser qu’il s’agit d’une révolution contre les fumeurs".

 

Comme le dit le guide, un hôpital sans tabac est un établissement de santé ayant une stratégie de progression dans l’aide aux fumeurs et dans la disparition du tabagisme au sein duquel on s’abstient de fumer au-delà du simple respect de la législation en vigueur.

Réussissez-vous à pérenniser le projet et si oui, comment ?

Avec notre service d’addictologie et notre hôpital de jour de réadaptation cardiovasculaire, nous rendons pérenne notre démarche LSST sur l’établissement au-delà des actions de prévention comme la journée mondiale, le Mois sans tabac, ou encore de la politique institutionnelle instaurée pendant le projet. Pour l’extérieur, nous continuons de porter la démarche avec notre équipe de liaison et la consultation en tabacologie gratuite.

 

"Enfin, la création d’un livret de sensibilisation diffusé sur le territoire met à l’honneur la démarche du CHPA rendant notre stratégie de promotion de la santé toujours active sur la démarche LSST."