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« Substances psychoactives, usagers et marchés : tendances récentes en 2021 », Tendances n°154, OFDT

Les mesures adoptées pendant la crise sanitaire de Covid-19 en 2021 ont eu des conséquences sociales et sanitaires. L’accès aux droits et aux soins ont été impacté. Ces mesures ont « rendu plus difficile leur accès à l’hygiène, aux soins, aux prestations sociales ou à des ressources économiques ». Les démarches administratives pour le maintien des droits sociaux s’effectuaient essentiellement sur Internet. Les structures comme les accueils de jour ayant vu leur organisation perturber (amplitude horaire réduite, capacité d’accueil restreinte, personnel malade).

Certaines personnes, déjà fortement consommatrices de substances psychoactives, ont augmenté leur consommation, dans un contexte particulièrement anxiogène. C’est le cas de la « cocaïne basée » appelée « crack » ou « free base », il s’agit d’une transformation de la cocaïne poudre en forme de solide.

Les difficultés d’accès aux soins s’expliquent aussi par une pénurie de professionnels de santé au sein des CAARUD (Centre d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues), dans les services spécialisés en addictologie, en santé mentale et en médecine générale. D’après l’article, « les personnes en situation d’addiction ne sont pas toujours en mesure de respecter le sevrage imposé dans le cadre hospitalier ». La liaison avec la médecine de ville s’avère ainsi nécessaire pour assurer une continuité de prise en soins des usagers dépendants.

D’autre part, les épisodes de confinement et de couvre-feu ont favorisé l’émergence d’événements illégaux. L’organisation de soirées à domicile et la démultiplication de petits rassemblements a engendré une hausse de la consommation de drogues. Les substances les plus consommées sont l’alcool, le cannabis, la cocaïne et, de plus en plus fréquemment, la kétamine et la 3-MMC.

L’usage de CBD gagne également du terrain. On parle de CBD pour désigner le CannaBiDiol, une substance active présente dans la plante de chanvre (comme le THC), principalement au niveau de la fleur et des feuilles adjacentes. Contrairement au cannabis "traditionnel", le CBD affiche un taux de THC de moins de 0,2% contre environ 15% dans l'herbe ou le shit généralement consommée. Le cannabidiol est consommable sous différentes formes : fleur, résine, en infusion, d’e-liquide et même dans des produits alimentaires. Connu pour ses effets relaxants, certaines personnes ont recours au CBD pour améliorer leur sommeil, réduire leur anxiété ou leurs douleurs musculaires et articulaires. Il représente aussi un substitut pour les personnes souhaitant réduire leur consommation de drogue. Cependant, le cannabidiol peut parfois rendre un test salivaire ou urinaire positif au THC (cannabis) s’il est consommé de manière régulière et récente sous forme de fleurs et de résine. 

Le cadre légal de l’usage du CBD a été discuté lors du Conseil d’Etat du 29 décembre 2022. Selon la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) : « La consommation de fleur de CBD est légale. Le Conseil d’État ayant annulé la disposition qui en interdisait la consommation ». Pour accéder au rapport, cliquez ici : https://www.drogues.gouv.fr/decision-du-conseil-detat-du-29-decembre-2022

A consulter

"L'offre de stupéfiants en France en 2021", OFDT, décembre 2022

A télécharger

"Substances psychoactives, usagers et marché : tendances récentes en 2021", Tendances n°154, OFDT