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Enquête comportementale sur le tabagisme dans les Hauts-de-France

L’ARS Hauts-de-France a missionné Behavioural Insights Team pour réaliser une enquête comportementale sur le tabagisme qui a pour but d’identifier : 

Pourquoi cette enquête ? 

Le tabagisme quotidien demeure un enjeu majeur de santé publique en France, avec une consommation stable depuis 2019 (24,5% en 2022). Le taux de tabagisme est particulièrement élevé chez les personnes à faible revenu, de faible niveau de diplôme ou au chômage. Parallèlement, les pathologies et décès liés au tabac augmentent chez les femmes, soulignant l'urgence de renforcer les efforts de prévention et de sensibilisation ciblés.

Parmi les régions françaises, les Hauts-de-France sont particulièrement touchés par le tabagisme, avec une consommation quotidienne supérieure à la moyenne nationale (26,4 % vs 25,3 en 2021). De plus, les taux de mortalité liés au cancer du poumon, à la cardiopathie ischémique et à la BPCO y sont supérieurs de plus de 20 % par rapport à la moyenne nationale. La région se classe également parmi les trois premières en termes de fréquence du diagnostic du Syndrome d’Alcoolisation Fœtale (SAF), avec 0,21 cas pour 1 000 naissances.

 

L’apport des sciences comportementales

La compréhension par la population générale des risques liés au tabac s'est améliorée grâce à de nombreuses campagnes de prévention. Cependant, ces progrès ne suffisent pas à réduire le nombre de fumeurs quotidiens, surtout parmi les populations plus précaires. Malgré l'information disponible, des facteurs cognitifs, émotionnels et sociaux influencent la motivation et le succès des tentatives d'arrêt et doivent donc être considérés pour permettre aux initiatives de prévention d’aller plus loin.

Modalité de l’enquête 

Cette enquête est divisée en 2 phases :

Ce qui a été retenu : 

Même si de nombreux participants reconnaissent que la cigarette est une addiction, ils croient majoritairement que l'arrêt dépend uniquement de leur volonté : 84 % pensent que l'arrêt est de leur ressort et 82 % ont déjà essayé d'arrêter seuls. Cependant, les difficultés liées à l'arrêt (notamment sans accompagnement), telles que le stress (50 %), le manque (37 %) et la dépendance (35 %), sont les principales freines à l’arrêt. Ce paradoxe les bloque : ils pensent devoir réussir seuls, sans en avoir la capacité. Seuls 41 % croient qu'ils pourraient arrêter s'ils en avaient vraiment envie.

Pour encourager les fumeurs à arrêter, plusieurs mesures sont proposées par les interrogés :

  1. Aider au déclic : Reconnaître la difficulté à se lancer et encourager l'arrêt, par exemple avec des incitations financières (préférées par 37%) ou une approche d’aller-vers.
  2. Mettre en lien avec des professionnels de santé spécialisés : Informer et rassurer sur la dépendance, prescrire des aides comme les vapoteuses (32%) ou les substituts nicotiniques (27%), proposer un suivi et rappeler les bénéfices de l'arrêt.
  3. Se setenir compris et entouré : Mettre en place des parrainage (pair-aidance) ou coaching, communauté en ligne et groupes de parole
  4. Visualiser son parcours et ses progrès : Rendre plus concret le progrès (suivre les cigarettes non fumées, les économies réalisées et les effets positifs sur la santé), et souligner que l'arrêt est un parcours, qui peut être long, avec des étapes dont des rechutes