Le Mois sans tabac, une action efficace de santé publique
En 2022, la France comptait toujours près de 24,5% d’adultes fumeur quotidiennement, soit une personne sur quatre âgée de 18 à 75 ans1. Malgré une diminution de la consommation de tabac, elle reste la première cause évitable de mortalité avec 75 000 décès par an, soit 13% des décès en France2.
Les inégalités sociales sont toujours très marquées, les personnes avec un niveau d'éducation inférieur au baccalauréat étaient plus souvent fumeuses (30,8%) comparé à celles ayant un niveau d'études supérieur au baccalauréat (16,8%)2. Il est également plus répandu parmi les personnes ayant les revenus les plus faibles (33,6%) par rapport à celles avec des revenus intermédiaires ou élevés (20,9% et 21,4%)2. Bien que près de six fumeurs quotidiens sur dix souhaitent arrêter de fumer, la cigarette continue de peser lourdement sur la santé des Français et sur les finances publiques, avec 156 milliards d’euros de dépenses annuelles attribuées aux conséquences du tabagisme3.
Depuis le lancement du Mois sans tabac en 2016, initiée par le ministère de la Santé et de la Prévention en partenariat avec Santé publique France et l’Assurance maladie, l’opération a recueilli plus de 1,3 million d’inscriptions. En outre, le dispositif d’accompagnement « Tabac Info Service » a enregistré près de 56 000 appels en 2023, dont 48 600 appels de bilan et de suivi tabacologique via le numéro d’aide à distance (39 89)4.
Selon les modélisations réalisées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en collaboration avec Santé publique France, l’opération Mois sans tabac devrait éviter, d’ici 2050, 241 000 cas d’infection respiratoire basse, 44 000 cas de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et 28 000 cas de cancer. De plus, cette initiative permettrait de réduire les dépenses de santé de 94 millions d’euros par an en moyenne entre 2023 et 2050, pour un coût annuel d’environ 12 millions d’euros sur la période 2016-20214. Ainsi, chaque euro investi dans Mois sans tabac générerait plus de 7 euros d’économies sur les dépenses de santé liées à l’arrêt du tabagisme. En outre, cette initiative augmenterait l’emploi et la productivité du travail, représentant une valeur estimée à 85 millions d’euros par an. Ces prévisions sont basées sur un modèle de microsimulation développé par l’OCDE, utilisé pour la planification stratégique de la santé publique concernant les maladies non transmissibles4.
Plus d'information sur le mois sans tabac…
En attendant l'édition 2024, n'hesitez pas à parcourir le site internet du mois sans tabac. Encoren bravo au 157 576 participants du Mois sans tabac 2023, c'est un premier pas vers l'arrêt du tabac !
Sabine, 46 ans
"J’ai commencer à fumer j’avais 14 ans, j’en ai 46 .J ai réussi grâce au mois anti tabac avec les patchs. Aujourd’hui ça va faire un an, et je suis très fier de moi je peux me faire des petits plaisirs que je ne pouvais plus pour acheter les cigarettes. Alors faites comme moi . Je vous envoie des ondes positives et du courage mais on peut y arriver !"
Pour les profesionnels, n'hesitez pas à vous rendre sur site internet du Mois sans tabac Hauts-de-France
Portée par une opération nationale d’envergure, soutenue par les décideurs régionaux de la politique de santé publique à travers le Programme Régional de Réduction du Tabagisme (P2RT) piloté par l’Agence Régionale de Santé Hauts-de-France (ARS HDF), la mobilisation Mois Sans Tabac dans les Hauts-de-France constitue désormais un rendez-vous attendu par toute la communauté.
Sources
[1] Pasquereau A, Andler R, Guignard R, Soullier N, Beck F, Nguyen-Thanh V. Prévalence du tabagisme et du vapotage en France métropolitaine en 2022 parmi les 18-75 ans. Bull Épidémiol Hebd. 2023;(9-10):152-8.
[2] Bonaldi C, Boussac M, Nguyen-Thanh V. Estimation du nombre de décès attribuables au tabagisme, en France de 2000 à 2015. Bull Epidémiol Hebd. 2019;(15):278-84.
[3] OFDT - Le coût social des drogues : estimation en France en 2019, juillet 2023